jeudi 28 septembre 2017

Il a revu Océane, seule rescapée du triple assassinat de Noyon

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Ce jeudi midi, rue du Moulin-Saint-Blaise, à Noyon, Bruno Fagard a pu étreindre la fillette de cinq ans qu’il avait écartée de la scène du drame, le 10 septembre.



Le témoin du drame du 10 septembre avait mis en sécurité la fillette. Ils se sont retrouvés grâce à la famille de celle-ci.

céane, 5 ans, a les yeux qui pétillent et le sourire innocent au moment de recevoir les trois peluches que Bruno Fagard, un Noyonnais de 55 ans, lui a apportées dans un sac. L’homme lui sourit, l’étreint et l’embrasse sur la joue. La scène discrète et touchante s’est produite jeudi 28 septembre à midi, devant le parking de la résidence Coallia (ex-Aftam) Saint-Blaise de Noyon : ce demandeur d’emploi a retrouvé pour une poignée de minutes la petite fille qu’il avait saisie et écartée de la scène du drame, sur le quai de la gare, quelques secondes après le triple assassinat du 10 septembre.
Ce matin-là, Alain Leuilly, fonctionnaire de police, avait abattu son épouse enceinte, Sindy, et deux de leurs cinq enfants, Melvine et Guilian, avant de retourner contre lui son arme de service. Bruno Fagard, arrivé fortuitement sur les lieux juste après les tirs, avait aussitôt mis en sécurité l’écolière, l’une des filles du couple, seule rescapée.

« Ce que je veux, c’est juste lui faire un gros bisou »

Le quinquagénaire, venu à l’hommage public organisé le 17 septembre sur le parvis de la gare, avait manifesté l’envie de revoir Océane. Surtout après avoir reçu une photo de la petite par SMS et plusieurs messages de remerciements de la part de la famille de Sindy, dont la majorité réside en Guadeloupe. «  Ça me tient à cœur, car ce jour-là, je n’ai eu le temps de ne voir que ses cheveux et son imperméable. Elle s’est tout de suite agrippée à ma jambe, s’est tenue à mon cou, confiait hier matin le témoin. Ce que je veux, c’est juste lui faire un gros bisou, la prendre dans mes bras. Et lui donner mes peluches  ».
La fillette, arrivée en voiture aux côtés d’un frère et d’une sœur, n’avait guère le temps de s’attarder : jusque-là hébergée dans une famille d’accueil du Compiégnois, elle devait s’envoler pour la Guadeloupe, en compagnie d’un oncle et d’une tante. «  Océane sera de retour dans le cocon familial  », assure un proche. De quoi rassurer Bruno Fagard, ce père de famille, ému en la circonstance : «  J’ai demandé à avoir de ses nouvelles jusqu’à ce qu’elle grandisse. Peut-être y aura-t-il même moyen, un jour, de la revoir  ».
Lui qui demeure à une centaine de mètres de la gare, dans un logement de l’association Coallia, le témoin reconnaît avoir vécu des journées difficiles : «  Depuis ma fenêtre, je vois le quai où tout s’est passé. Forcément, tout me revenait en tête, confie-t-il. Je dors désormais un peu mieux. Mais ça m’est impossible de regarder un film d’action, d’entendre des coups de feu… » Ce jeudi, c’était l’épilogue dans la douceur.

Il a revu Océane, seule rescapée du triple assassinat de Noyonhttp://www.courrier-picard.fr/60037/article/2017-09-28/il-revu-oceane-seule-rescapee-du-triple-assassinat-de-noyon

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