samedi 19 août 2017

Les usagers commencent à se faire entendre

Fondée il y a un an, l’Association des usagers des transports Aisne Nord (Autan) obtient des résultats en dialoguant avec la SNCF et les pouvoirs publics. Mais ses membres ont encore des réclamations. Passage en revue des victoires et des combats des voyageurs saint-quentinois.
1 Ses victoires
«  Lorsque nous nous sommes lancés, il n’y avait pas d’association d’usagers de transport à Saint-Quentin », rappelle Michel Magniez, secrétaire de l’association. Et depuis sa création il y a un an, le groupement d’usagers a obtenu gain de cause sur plusieurs dossiers. À commencer par les correspondances qui ont été rétablies à Laon. Ainsi les passagers qui partent de Saint-Quentin peuvent aller à Reims. Jusqu’alors seuls des trains – passant par Paris Nord – circulaient encore, mais le trajet était plus long.
Autan a également obtenu des améliorations sur le plan de l’accessibilité. Anne-Sophie Dujancourt, une enseignante qui se déplace en fauteuil roulant, témoigne : «  Le programme Accès de la SNCF prend en charge les personnes handicapées. Et on sent une amélioration depuis une dizaine d’années. De vrais efforts sont faits à Saint-Quentin ».
Autre axe important : la défense des usagers verbalisés à tort. En effet, parfois des erreurs techniques amènent les contrôleurs à mettre des amendes à des voyageurs qui ont pourtant payé leur billet. Autan les aide dans leurs démarches administratives pour leurs remboursements.
Enfin, les militants ont réussi à obtenir un gel des prix des abonnements. Ces derniers devaient augmenter dans la région.

2 Des demandes en suspens

Toutes ces victoires appellent de nouveaux combats. Comme beaucoup d’associations d’usagers, Autan demande des tarifs plus lisibles. «  Il faut avoir fait polytechnique pour comprendre les prix de la SNCF ! »
Un deuxième point reste à améliorer : les infrastructures. «  Nous avons un retard d’investissement sur les voies dans le nord de l’Aisne.  » L’association réclame également des CORETER (Comité d’organisation régional TER) plus réguliers. Il s’agit de réunions avec la SNCF, la Région et les usagers. «  Nous n’en avons eu qu’une seule qui a duré 2 heures à Laon. On aimerait que les élus locaux rencontrent les voyageurs plus souvent. »

3 Comment se font-ils entendre ?

Et pour obtenir des résultats, le collectif mise sur une stratégie de dialogue apaisé : «  Nous avons des rencontres avec la SNCF tous les mois, nous échangeons aussi régulièrement avec les élus à tous les échelons ». Une action constructive qui porte ses fruits. Mais l’association ne s’est pas arrêtée là. Elle a été l’un des premiers groupements d’usagers à être reçus par la ministre des Transports Élisabeth Borne. «  Elle nous a assuré qu’elle était consciente du manque d’investissement dans les voies. En conséquence, le transport régional est sa priorité. »
Les bénévoles n’hésitent pas, par ailleurs, à communiquer dans les médias.  Suite à la panne en gare Montparnasse ayant paralysé la moitié du pays le 30 juillet, Michel Magniez a créé un Hashtag « #yapasquamontparnasse ». Ce dernier a attiré l’attention de journalistes de France 5 qui lui ont accordé un reportage.


La SNCF face aux revendications

Du côté de la SNCF, l’association est plutôt bien vue. « C’est un groupe constructif avec qui nous avons de bons échanges » avance Patrick Fauqueux, le responsable relation presse en Picardie. Même son de cloche du côté de Michel Magniez : « On a tendance à penser que la SNCF se moque des revendications des usagers, mais en réalité ils recherchent des interlocuteurs pour faire remonter les problèmes. »
À propos des revendications actuelles de l’association (voir point 2 dans l’article), la SNCF répond : « Les grilles de tarifs sont en cours d’harmonisation avec les Hauts-de- France. À terme, ce sera plus lisible pour les usagers. » Sur la question des infrastructures, Patrick Fauqueux défend ses équipes : « SNCF réseau est en train d’investir 300 millions d’euros dans la région. Avec des travaux autour de Saint-Quentin […] Les gens ne les voient pas car on travaille de nuit, mais nous avons 35 chantiers majeurs en cours. »
La région, quant à elle, est chargée de l’organisation des CORETER (Comité d’organisation régional TER). À ce propos, le président de la commission Transport, Franck Dersin, précise : « C’est vrai qu’en 2016 nous n’en avions fait qu’un seul par département. Leur nombre va augmenter au deuxième semestre 2017, mais dans l’Aisne, il y en aura toujours un par an. »

Les usagers commencent à se faire entendrehttp://www.aisnenouvelle.fr/37067/article/2017-08-18/les-usagers-commencent-se-faire-entendre

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