samedi 26 août 2017

Foire aux fromages: 50ans que ça dure


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L’événement capellois incontournable du premier week-end de septembre, s’apprête à souffler ses 50 bougies. Retour sur cinq décennies d’une histoire, forcément savoureuse.


Le temps semble n’avoir aucune prise sur la Foire aux fromages. Le 1er septembre prochain, La Capelle verra sa population (2 000 habitants) être multipliée par 15 l’espace d’un week-end. Et cela dure depuis des décennies. De ses origines à son ascension, en passant par les moments de gloire, et parfois de tristesse, voici quelques moments clés qui ont fait l’histoire de la Foire aux fromages.

1- En 68, la France s’ennuie, La Capelle aussi

Il y a 50 ans, alors que la France se remettait doucement de la fièvre de Mai 68, à La Capelle, deux hommes reprennent les mots de Pierre-Viansson Ponté dans Le Monde du 15 mars 1968 : « La France s’ennuie ». Michel Flandre, président de l’Union commerciale et Jean Prieur, photographe, estiment eux aussi que l’on s’ennuie à La Capelle, car la fête patronale n’attire plus personne.
«  Un des deux a dit à l’autre : qu’est ce qu’on pourrait faire pour réveiller ce pays de merde !, se souvient Daniel Mathis, président de l’association Thiérache Promotion, et médecin à l’époque. Il a assisté à la scène. Un a proposé un marché aux fleurs ou aux vins. Mais on ne produit pas de vin. Et là est venue l’idée du fromage.  »

2- Un mangeur de fromage aux Grosses têtes

Le maroilles occupe une part prépondérante dans l’histoire de la foire, grâce aussi aux fameux concours du plus gros mangeur de maroilles et de la plus grosse mangeuse de fromage blanc. Un concours qui a connu un parfum de scandale en 2014. Le gagnant du concours de mangeur de maroilles n’avait pas respecté le règlement (un ancien vainqueur doit patienter 5 ans avant de retenter sa chance) et avait dû rendre ses bouteilles de champagne.
«  On avait mal orthographié le nom du vainqueur qui aurait dû patienter une année de plus avant de pouvoir s’inscrire, se rappelle Régis Fostier, président du comité d’organisation de la foire. C’est monté en épingle sur les réseaux sociaux car certaines personnes conservent les coupures de presse ! » Une affaire qui a aussi permis à Régis Fostier de connaître son heure de gloire. « Le lendemain, j’ai participé aux Grosses têtes sur RTL. Je m’attendais à être démonté, mais pas du tout. Il y avait Jean-Pierre Coffe qui a super bien défendu la foire. J’ai aussi fait Touche pas à mon poste avec Hanouna.  »
D’autres animations sont venues se greffer, avec la première intronisation des confréries du maroilles en 1983, le concours des produits du terroir en 1987 ou encore la brocante qui débarque en 1999 pour enrichir un peu plus un week-end très festif.

3- Politiques et stars sur la foire

Le succès de la foire a forcément attiré les convoitises de certains hommes politiques nationaux qui ont jugé bon de venir faire un tour à La Capelle. Plusieurs secrétaires d’État se sont rendus en Thiérache pour venir honorer l’événement de leurs présences. Le premier d’entre eux, Jean Bailly, secrétaire d’état au commerce en 1971 a ouvert la voie à d’autres, notamment dans les années 1970. Renaud Dutreil en 2002 étant le dernier membre d’un gouvernement a s’être rendu sur la foire en tant que secrétaire d’État chargé des PME. Inversement, des people ont contribué, par leurs venues, à la notoriété de la foire. La célèbre cuisinière Maïté, la chanteuse Fabienne Thibeault, ou plus récemment Vincent Ferniot.

4- Sécheresse et catarrhale cauchemars de la foire

Trois mauvais souvenirs ont particulièrement marqué cette foire. Les deux premiers surviennent en 1976. La foire souffre de la grande sécheresse qui provoque l’annulation des concours bovins et l’absence de nombreux stands fromages. Une 9e édition qui se termine dans la tristesse avec le décès le lundi de l’un des fondateurs de l’événement, Jean Prieur. Régis Fostier, garde, lui, un souvenir amer de la foire d’il y a 7 ans. «  C’était l’année de la fièvre catarrhale ovine, il y avait un cas à 30 km de La Capelle. J’ai pris la décision de ne pas jouer avec l’outil de travail des éleveurs et j’ai refusé de faire venir les bovins, la mort dans l’âme. » Une situation qui ne s’est que rarement produite en 50 ans…

Foire aux fromages: 50ans que ça durehttp://www.aisnenouvelle.fr/38196/article/2017-08-26/foire-aux-fromages-50ans-que-ca-dure


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