jeudi 2 novembre 2017

Les veneurs contraints de s’éloigner des villages forestiers

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La chasse à courre peut-elle se réformer ? Les veneurs du Compiégnois y sont fermement invités par leurs pairs. Ils ont moins d’un mois pour sécuriser leur pratique
bjet d’opprobre pour avoir abattu un cerf dans un jardin à Lacroix-Saint-Ouen (Oise), les veneurs de la Futaie des amis ont un petit mois pour réviser leur pratique de chasse. C’est le conseil d’amis qui leur a été susurré par leurs pairs qui siègent à la Société de vénerie. Cet organisme cynégétique reproche à cet équipage qui chasse en forêt de Compiègne d’avoir laissé la meute approcher de trop près le lotissement.
Pour éviter qu’à l’avenir un cerf ne pénètre à nouveau dans une zone habitée, les veneurs du Compiégnois devraient délimiter un glacis autour des villages forestiers et des hameaux du massif. Une distance de sécurité nécessaire pour reprendre les chiens.


«  On ne les arrête pas sur 25 mètres alors qu’ils sont derrière un cerf  », explique Florence de Lagenest, maître d’équipage de Rivecourt, surprise samedi dernier par des promeneurs à proximité de Vieux-Moulin, à quelques encablures de ses terres de chasse.
D’autres dispositions pourraient être imaginées comme l’installation de grillages à des points stratégiques. Un tel aménagement a été réalisé il y a quelques années à Saint-Jean-aux-Bois, à la suite d’une confrontation entre riverains et veneurs.
«  Des maisons ont été construites dans le hameau de Malassise, sur le passage traditionnel des cerfs. On y a dressé un grillage pour empêcher les cerfs d’aller, à nos frais et avec l’accord de l’Office national des forêts  », se souvient Alain Drach, suspendu jusqu’à la fin de la saison de chasse, en mars.

« Une chasse à courre, ce n’est pas un marathon planifié »

Toutes ces mesures de précaution devront être détaillées dans un plan que la Futaie des amis est invitée à soumettre à l’avis de la Société de vénerie, avant la reprise des chasses à la fin du mois de novembre.
«  Ça va être très compliqué  », soupire par avance Alain Drach. Des villages comme Vieux-Moulin ou Saint-Jean-aux-Bois sont inclus dans le massif. «  Au mont Saint-Mard, le cerf chassé par deux équipages avait rompu les abois, reculé de 800 mètres et il était entré dans Vieux-Moulin  », évoque ainsi le veneur. Les villages en bordure comme Saint-Sauveur et Lacroix-Saint-Ouen ne sont distants que de 4 km par la forêt.
Compiègne elle-même flirte avec le massif domanial : un cerf, chassé par la Futaie des amis, avait traversé le quartier de la Victoire, avant de trouver refuge dans le cimetière sud, il y a six ans.
«  On peut prendre tous les engagements que l’on veut, une chasse à courre, ce n’est pas un marathon planifié », argumente Alain Drach.
Et de revenir sur la chasse du 21 octobre : «  On a attaqué le cerf en bordure du plateau de Morienval, on l’a poursuivi sur 50 km, durant 5 heures. Il a tenu les abois deux fois, trois fois. Je n’aurais pas dû, dit-on, mettre les chiens à la voie, c’est-à-dire remettre la meute, qui s’était égarée, derrière le chien de tête. Je n’aurais pas dû franchir l’enceinte bordurière de Lacroix. Mais, là où le cerf est passé, il en passe 15 à 20 fois par an et aucun n’est jamais entré dans la commune. »
Si la vénerie était impossible à réformer serait-elle condamnée à disparaître dans le massif domanial ? «  Si on arrête la chasse à courre à Compiègne, s’étrangle Alain Drach, il n’y a plus de chasse à courre en France. »

Les veneurs contraints de s’éloigner des villages forestiershttp://www.courrier-picard.fr/67954/article/2017-11-01/les-veneurs-contraints-de-seloigner-des-villages-forestiers

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