vendredi 21 juillet 2017

Reprise de l'emploi : inadéquation entre offres et demandes !

hebergement d'image hebergement d'image hebergement d'image Les travaux du grand Paris et potentiellement le canal Nord-Seine (s’il se fait), voire les JO 2024 offrent des perspectives de reprise économique jusque dans l’Aisne.
Les carnets de commandes des industries Soissonnaises se remplissent à vue d'œil. Ils vont embaucher pour plusieurs années, oui mais voilà, ils ont besoin de personnel qualifié dans les métiers autour de la chaudronnerie, or sur le bassin, les personnes sans emploi n'ont pas ces qualifications et le territoire ne serait pas assez attractif pour déplacer des familles même pour de l'emploi !
Les industries de métallurgie soissonnaises sont soutenues par l'Etat, la région et les différents organismes de formation afin de mettre à niveau les compétences locales et faire en sorte que les offres à pouvoir trouvent des candidats formés aux besoins !
Les services de l'Etat et le lycée Léonard de Vinci avaient donc organisé une matinée spéciale à l'occasion de la publication des résultats des Bacs pros.
Etienne Lejeune, proviseur de l'établissement de formation aux métiers industriels et responsable du GRETA a ouvert ses portes à une dizaine d'acteurs de la formation : AFPA, Proméo, GIPS, ... ainsi qu'aux industriels locaux : Biomé, CMI, Chapsol, Groebli,Aqseptence... afin de sensibiliser les bacheliers aux possibilités immédiates d'emploi dans leur établissement ou bien à la possibilité d'y poursuivre leur cursus de formation en alternance : toujours au lycée mais avec de nombreuses périodes au sein de l'Entreprise ; destination le BTS pro !!!

Grands chantiers de longue durée à proximité

2 grands chantiers viennent au secours du secteur en crise depuis de nombreuses années. Le Grand Paris, le canal Seine-Nord    et pourquoi pas un troisième avec les JO en 2024. Tout cela apporte une perspective de reprise très forte. Les carnets de commande se remplissent très vite avec pour certains une visibilité à 15 ans !
Pas les compétences utiles sur place
Nos entrepreneurs ne trouvant pas -sur-place - de personnels qualifiés dans les domaines de la chaudronnerie, de l'usinage et de la soudure, ni de mécaniciens, monteurs, électriciens...et ne sachant pas en faire faire venir d'autres régions, ils faut trouver d'autres solutions...

Les Hauts-de-France prêts à mettre des moyens en action

Olivier Engrand, conseiller régional a ici réaffirmé la position de la région. Il voit là aussi, une reprise économique générale, ces emplois et chantiers vont générer une augmentation des besoins en transport, en hébergement, en alimentation, en carburant...et bien sûr du tourisme, une économie circulaire parallèle.
La région est tout à fait prête à mettre des moyens pour la mise en place de formations spécifiques selon les besoins et les engagements des entreprises envers l'emploi. Il faut rapidement les faire monter en compétence, faire la promotion de la formation par la voie de l'alternance et de l'apprentissage en lien direct avec les besoins des entreprises locales.
Le département de l'Aisne dispose d'un riche patrimoine méconnu qu'il est nécessaire de mettre rapidement en valeur afin de profiter de ces déplacements pour faire découvrir et inciter à revenir.
Les EPCI, l'agglo, la ville et les collectivités doivent s'engager dans la nécessité d'anticiper et d'envisager les besoins de demain avec les jeunes.
Des formations au cas par cas, sur les bassins d'emploi, même en petits groupes peuvent être montées rapidement en lien avec le Pôle emploi et le Service Public de l'Emploi Local SPEL.
L'élu régional de rappeler les dispositifs actuellement mis en place par la Région des Hauts-de-France : Proch'emploi au 0800 60 80 qui met directement en relation les employeurs et les demandeurs d'emploi. L'apprentissage qui offre aux entreprises, 3000€/apprenti et se charge du reclassement des personnes qui ne conviennent pas à l'entreprise sans pénalité pour celle-ci. Il rappelle aussi l'existence de l'antenne régionale située au parc Gouraud à disposition des entreprises.
Informant également d'une manifestation à venir, en octobre avec Xavier Bertrand présentant l'économie de la région à laquelle toutes les entreprises sont conviées afin d'engager le dialogue.
Etienne Lejeune, proviseur du lycée de Vinci, rappelait la nécessité de valoriser - auprès des jeunes mais aussi de leurs parents - l'image des métiers industriels - longtemps décriée - afin d'en renforcer le recrutement. Allant dans le sens des industriels, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter le recrutement des jeunes diplômés et préconisait de se tourner également auprès des jeunes dès la 4ème et 3ème en travaillant sur le long terme avec des perspectives d'emploi à la clef ! Des perspectives claires et précises sur la durée d'études, les diplômes, l'emploi, les salaires et l'évolution.

Chacun doit y trouver son intérêt !

La communication auprès de tous les publics est indispensable, il faut redorer le blason de l'emploi industriel auprès des jeunes y compris les filles, de leurs parents et du grand public Les publics souhaitant des études courtes ont leur place dans ces dispositifs de recrutement. Les élèves dits mauvais, ça n'est pas parce qu'ils ne réussissent pas dans certaines matières qu'ils sont mauvais, les regards ont changé. Des évaluations sont possibles pour intégrer ces postes. Certains mal orientés au départ ont parfois vu des bifurcations d'études extrêmement bien réussies !
Tous les acteurs doivent participer, lors des opérations de sensibilisation que ce soit dans les collèges ou les lycées.
Chaque partie ayant un discours différent et des arguments complémentaires intéressants les futurs salariés, leurs parents ainsi que les enseignants qui peuvent prêcher la bonne parole auprès de tous les employés potentiels.
Le proviseur assure prendre en charge avec la région et éventuellement d'autres financeurs, la mise en place des actions visant à créer un vivier de recrutement de personnel efficient d'ici à 3 ans... !
Pour le moment, à l'issue de cette première rencontre, un calendrier d'action annuelles bien ciblé sera mis en place, différent et bien disjoint des opérations traditionnelles d'orientation. Des cérémonies très officielles de fin d'études remettant la formation industrielle en avant et l'engagement de tous avec un recrutement à l'issue de cette formation. Le tout avec bien sûr avec un relais médiatique incontournable.
Il est également indispensable que les branches des entreprises fassent remonter auprès des ministères leurs besoins en offre de formation afin que l'éducation nationale adapte ses programmes.
Il est envisagé, la signature à la mi-septembre, d'un partenariat de bonnes intentions réciproques, un lien entre les entreprises, les sites et organismes de formation. Une charte rapprochant ces 2 mondes qui se méconnaissent, s'ignorent ou se font la guerre alors qu'ils ont tout à gagner à travailler ensemble !

L'industrie une filière porteuse d'avenir, où l'on s'engage pour vos enfants !

Les entreprises doivent s'engager à accueillir les élèves dès la 3ème, ce qui est une première approche pour les 2 parties, l élève voit le métier, l'entreprise, la savoir-être, l'application, l'implication, le savoir-faire... Il y a une minimisation du risque car au fil des ans les 2 parties se connaissent bien et font des choix en connaissance de causes !
Le dirigeant de l'établissement Vinci, très impliqué, propose également de mettre ses plateaux techniques à disposition des éventuelles formations, pour affiner un profil sur un point précis à accentuer ou sur toute mises à niveau utile avant l'embauche.
Sachant que le salarié prêt à l'emploi n'existe pas, il y a toujours une période d'adaptation à l'environnement de chaque entreprise, à son fonctionnement, à la culture d'équipe.
Il offre aussi aux industriels la possibilité d'utilisation du FabLab et de ses outils ultra performants comme l'imprimante et le scanner 3 D...qui permettent de faire du prototypage à petite échelle
Son parc de machines sera aussi à disposition pour le travail d'un projet spécifique qui serait vu avec les élèves de façon pédagogique. Cela évite certains investissements pour une seule commande ou permet de faire un test avant investissement ! Le lycée s'engage à répondre sur les besoins ponctuels disposant également de compétences techniques et informatiques tous niveaux.
Il s'engage à informer les BTS qui souhaitent arrêter leurs études sur les offres d'emploi voire de formation du moment.

Résultats du bac

Aujourd'hui, jour de résultats du bac, dans les couloirs trois cas de figure : les heureux lauréats, euphoriques ou bien ceux qui iront au repêchage et les candidats malheureux qui ne sont pas admis et dont la perspective d'un redoublement n'enchante guère.
Nous avons rencontré Pierre Bachy, qui est très heureux d'avoir obtenu son bac en SSVT avec mention très bien. Ce jeune homme de 18 ans qui se destine au métier de médecin déplore 2 choses : la première est de ne pas être assuré de pouvoir poursuivre ses études à Reims où il pourrait mutualiser les dépenses avec sa sœur qui y étudie déjà. En effet c'est un tirage au sort qui ne prend pas en compte les résultats annuels qui dira s'il part sur Reims où Amiens, ce qui techniquement serait une catastrophe pour lui augmentant considérablement ses dépenses. D'autre part, il s'en veut de n'avoir pas plus aidé ses 2 camarades qui ont loupé alors qu'ils se sont donné beaucoup de mal. Ils seront séparés et ceux-ci vont perdre 1 an...
Laurent Olivier, sous-préfet de l'arrondissement préconise de bien recenser en amont les besoins de formation dans chacun des entreprises afin de mettre en face les formations adaptées plus ou moins longues.
Après un tour de table, il s'avère qu'une formation d'une petite quinzaine de personne pourrait déjà être montée !
Groebli, Olivier Maroille, aurait besoin urgemment de 8 à 12 personnes sur 1 an. Ils savent que c'est une prospection à long terme (5 ans). La communauté se doit de mettre en place de l'information positive sur le fait que la ville offre des perspectives d'emploi afin d'attirer des chômeurs, chaudronniers, soudeurs qualifiés voire spécialisés d'autres région avec peut-être des perspectives d'accueil idéalisées. Olivier Maroille président de Groebli ajoute qu'il ne faut pas perdre de vue les adultes issus d'autres formations ou/et avec d'autres compétences qui peuvent éventuellement se recycler. Il fait part de son expérience en BE où les jeunes qui arrivent ont besoin de 1 à2 ans de présence pour pouvoir être autonomes et de 2 à 3 ans sur les machines spéciales !
M. Mayeux de l'entreprise Chapsol rappelle qu'il est important de penser aux métiers de demain en mettre en place dès maintenant les formations adaptées sans attendre le besoin ! Comme Autocad présent dans de nombreux établissement très peu enseigné aux étudiants !
L'entreprise Biomé, basée à Villers-Cotterêts existe depuis 1996 et compte 50 salariés. Concepteurs, fabricants, installateurs de « centrales » de traitement des lixiviats, ils ont des chantiers itinérants à travers tout le pays métropole (Grisolles) et DOM voire dans le monde entier.
Représentée par Jacques Dufourg, ils recherchent rapidement 2 personnes en maintenance industrielle qui seront directement recrutées en CDI.
Le dirigeant expliquait l'évolution des candidats qui autrefois étaient à l'affut de leur premier emploi dès la fin de leur cursus et acceptaient toutes les propositions alors qu'a contrario aujourd'hui, ce sont les entreprises qui doivent se mettre au service des salariés qui partent d'abord en vacances et n'acceptent pas tout et n'importe quoi ! Il sait que le turn over est important, la moyenne d'âge chez lui est 35 ans. Il a besoin de salariés hors normes. Les chantiers se déplacent dans le monde entier !
Etait également présente, l'entreprise CMI (anciennement Pequet-Tesson), à Chouy depuis 2002, ils réalisent notamment des ports d'écluse, des pièces pour les barrages... François Leroux, président fait son recrutement sur du long terme, les jeunes qu'ils forment en alternance ne seront employable que dans 5 ans lorsqu'ils commencent à la base. L'entreprise qui embauche 3 CDI/an peine à recruter des chaudronniers, il y a de moins en moins de professionnels dans ce domaine !
La société AQSEPTENCE GROUP SOISSONS SAS, se situe à Billy-sur-Aisne. Elle évolue dans le secteur d'activité Fabrication de structures métalliques et de parties de structures.
Celle-ci a recruté une vingtaine de salariés en moins de 2 mois, leur chiffre d'affaire a triplé en moins d'une année !! ! Leur objectif à terme est de passer de 20 à 80 salariés d'ici 1 an...
Ils ont besoin de chaudronniers, soudeurs, ingénieurs...
Conscients de la pénurie de ce type de main d'œuvre qualifiée, ils anticipent et sont prêt à attendre les sorties de formation ou de mise à niveau de personnes n'ayant pas la qualification initiale mais prêtes à s'investir quel que soit leur âge !
Le proviseur Etienne Lejeune de conclure : une rencontre fort intéressante pour toutes les parties, un suivi et l'organisation de diverses rencontres à venir...



lire sur le blog vuduchateau.com                merci Laurence 



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